Salut à toi Jiu Jiteiro!
Dans mon article "Mon parcours sportif", je t'ai décrit mon rythme d'entrainement jusqu'à mes 24 ans.
Aujourd'hui, je te propose la suite, de 2006 à 2024.
COMBATE!!!
Retour en bas de l'échelle
Avec tous les entrainements que j'ai accumulé entre 18 et 24 ans, tu dois te dire que j'avais un physique impressionnant, taillé au couteau.
Il n'en est rien!
Certes, j'avais de bonnes performances, un physique athlétique, mais la composition corporelle n'était pas proportionnelle à mes efforts.
Pour te donner une idée, je pesais 73kg pour 172cm. Donc rien d'impressionnant.
Le point sur lequel je n'ai pas prêté attention pendant ces années passées, c'est l'alimentation.
A l'époque, j'ai relégué la nutrition au fond de la classe (avec le sommeil et l'hydratation...).
Mais je ferai un article à l'avenir à ce sujet!
Lorsque j'ai quitté l'armée en 2006, mon CV m'a permis d'être rapidement recruté au sein du service de sécurité des Nations Unies (O.N.U.) à Genève, en Suisse.
Ecrit comme ça, ça pète!
Mais en réalité, j'étais ni plus ni moins qu'agent de sécurité, à surveiller un parking ou contrôler des badges d'entrée.
Pour moi qui avait quitté l'armée au grade de Sergent-Chef avec un groupe de combat sous mes ordres, me revoilà en bas de l'échelle.
En revanche, le fait d'avoir des horaires relativement fixes me donne l'opportunité de pouvoir mettre en place une planification d'entrainement.
Concrètement, je pratique la musculation, la course à pied, du vélo et du "Self défense" (Académie des Arts de Combats).
Pour la musculation, je la pratique dans mon studio de 18 mètres carrés.
Mon banc de musculation est la pièce centrale de mon logement et j'adapte le reste autour.
Je vais au travail, distant de 5km, en courant ou en vélo (donc 10km par jour).
En plus de pratiquer la musculation 5 jours sur 7, je cours 4 fois par semaine, de plus en plus longtemps pour préparer des trails.
Je complète avec des sessions de vélo stationnaire (lui aussi dans mon studio) 1 à 3 fois par semaine, toujours en intensité maximale.
Intensité maximale
Peu importe ce que je faisais, je le faisais à fond.
Chaque série de muscu était poussée à l'échec.
Chaque fois que j'allais au boulot en vélo, je devais battre mon record.
Chaque fois que j'allais courir, je devais faire un meilleur chrono sur mon parcours habituel.
Et à peu de choses prêt, c'est ce que je fais encore 18 ans plus tard!
Si je devais définir un des paramètres essentiels de ma construction physique, ce serait l'intensité.
Comme dirait mon copain Nico Vaudaux (TNT Sport):
"Une série qui ne va pas à l'échec est une série d'échauffement".
Il y a évidemment d'autres moyens de progresser, mais je dois avouer que cet adage a été vrai pour moi.
Les compromis de l'amour
En août 2007, j'ai le coup de foudre pour la belle Emmanuelle qui deviendra ma femme en 2010 et la mère de mes jumeaux en 2011.
Passionné par ma pratique sportive, je dois mettre les cartes sur la table.
Je sais que je vais passer plus de temps auprès d'elle, mais pas au prix de sacrifier ma passion.
Mon compromis: je quitte le club d'athlétisme que je venais d'intégrer, pour aller...
Danser la Salsa
Certains pourraient être choqués de cet état d'esprit. Si c'est ton cas, c'est que tu n'as jamais été passionné.
Je crois fermement que la passion l'emporte sur l'amour.
Quoi qu'il en soit, la formule fonctionne, même s'il y a des frictions par moment. Mais j'attends qu'un couple me dise qu'il n'a jamais eu de conflit.
En 2008, une blessure à un mollet, m'empêche de continuer la saison des trails.
Mon pote Gégé m'initie alors aux joies du cyclisme (vélo de route) que j'apprécie instantanément.
Quelle sensation de liberté lorsque je me retrouve seul, tôt le matin, dans l'ascension de cols et autres routes de montagnes.
Jusqu'en août 2010, ma routine est plus ou moins la même du lundi au vendredi:
Je vais au travail en vélo, 25km à fond
Le midi, je m'entraine au poids du corps dans un parc de street workout, à côté du travail.
Le soir, je rentre en vélo (à fond).
25 minutes de Compex pour faciliter la récup.
Le week end:
Sortie vélo en montagne le dimanche matin
Musculation l'après midi dans la salle que j'ai créé dans mon garage.
Pendant cette période, j'intègre l'équipe de protection rapprochée de l'ONU, ce qui me permet de partir à l'étranger pour des missions plus ou moins périlleuses, mais lors desquelles, je parviens à maintenir ma condition physique.
En parallèle je modifie mon approche alimentaire en soignant la qualité dans un premier temps, puis la qualité de mes aliments. (Fais la même chose avec moi pour te guider).
Et je dois t'avouer que ça a contribué énormément à l'amélioration de ma composition corporelle.
Evidemment, j'ai pris des compléments alimentaires. J'en prends depuis 2002, mais pas toujours de manière appropriée. J'aurais économisé beaucoup de temps et d'argent si je m'étais occupé de mon alimentation en premier!
D'ailleurs, je pense que je ferai un article au sujet de mon historique avec la prise de compléments. Qu'en penses tu?
BJJ addict
En 2009, je reprends le judo, une fois par semaine, dans mon village de Haute-Savoie.
Dans le vestiaire, un des autres pratiquants parle d'un club de Jiu Jitsu brésilien qui se situe à quelques kilomètres, dans un village voisin...
Quel hasard!
Grand fan de MMA depuis 2003 et le visionnage des combats des frères Nogueira au Pride FC, j'ai toujours voulu m'y essayer.
Lors de la rentrée de septembre 2010, je suis de nouveau ceinture blanche, cette fois, en Jiu Jitsu brésilien (JJB).
Ma première année, je participe à un entrainement par semaine, tout en gardant la session de judo et en maintenant le rythme vélo, poids de corps, musculation.
Je participe également à mes 2 premières compétitions.
J'ai 29 ans et je m'éclate (et me fais éclater) comme un gamin.
Je m'éclate tellement au JJB qu'à la rentrée 2011 j'arrête le judo pour consacrer plus de temps au JJB, 2 à 3 fois par semaine.
Mes qualités physiques acquises par toutes mes autres pratiques me permettent de compenser mon manque de connaissance technique.
En janvier 2012, je prends la médaille d'argent aux championnats d'Europe qui ont lieu à Lisbonne.
Il faut évidemment relativiser le niveau, je décroche cette médaille après 6 combats en catégorie ceinture blanche master -82kg.
Cette médaille restera toujours une fierté car à cette époque, j'étais devenu papa de jumeaux 6 mois auparavant, mon sommeil (et celui de ma femme), tu l'imagines, n'était pas au top et les tensions de couple exacerbées lorsque je partais m'entrainer au lieu d'aider ma femme à changer les couches ou donner les biberons.
Si ton couple est fragile, ne fais pas d'enfant et encore moins des jumeaux ;)
L'adaptation au cœur de toute progression
Je continue à ce rythme jusqu'en 2016, tout en montant une nouvelle fois sur le podium européen 2014 (ceinture bleue).
Beaucoup de choses changent en 2016:
Je quitte mon emploi bien rémunéré pour me lancer à 100% en tant que conseiller en nutrition et naturopathe (formation en parallèle du travail, des enfants et des entrainements, de 2013 à 2015).
Ceinture violette, je décide de quitter le club de Jiu Jitsu qui m'a vu débuter à cause d'un conflit avec l'encadrement.
Mes jumeaux, qui ont 5 ans, demandent beaucoup d'attention.
Concrètement, j'ai (beaucoup) moins d'argent, mais un peu plus de temps; mais (beaucoup) moins d'occasion de m'entrainer en Jiu Jitsu.
Du coup, j'adapte ma façon de m'entrainer, en mettant l'accent sur la musculation.
Je ne prends pas le temps d'aller faire du vélo pour être avec mes enfants ou avec ma femme.
Je pratique le JJB à l'occasion lorsque des copains sont disponibles et de passage, en semaine et en journée... Tu vois le topo... trop rare à mon goût.
Mais je ne remercierai jamais assez David Elizeon et Jeffrey Capelle d'avoir été mes partenaires privilégiés.
Je n'oublie pas Sylvain, Greg et tous les autres, ni Axel qui était sur le tatami de mon garage jusqu'à fin 2023.
Au final, même si la pratique du JJB plus régulière me manque énormément, je suis satisfait et reconnaissant de pouvoir pratiquer la musculation, chez moi, avec le matériel accumulé au fil des années.
Le fait d'être assidu dans cette pratique musculaire a vraiment développé mon physique et ma force.
Il n'y a pas de secret, plus tu pratiques une spécialité, plus tu deviens "performant", dans la mesure où tu la pratiques de manière réfléchie.
En 2017, je m'affilie chez Infini Jiu Jitsu de Salah Mezhoud, qui me suit à distance et lorsque je suis de passage en Alsace ou qu'il passe en Haute-Savoie.
Je pratique le JJB en moyenne 1 fois par semaine jusqu'en 2021, mais ce n'est qu'une moyenne, avec des pics à 3 par semaine et parfois 1 par mois...
Tout au long de ces années, je participe tout de même à des compétitions, et je peux même dire que j'ai participé et été médaillé dans toutes les catégories de ceintures, même en ceinture noire, obtenue en décembre 2021.
Les défis rythment la vie
Je fonctionne "à l'objectif".
C'est simple, je définis un objectif clair, puis j'établis une stratégie précise pour l'atteindre.
L'objectif est atteint uniquement si je passe à l'action.
Il est de ma seule responsabilité, quelles que soient les circonstances.
Depuis que j'ai quitté l'armée, je me suis imposé beaucoup d'objectifs.
J'ai toujours eu l'impression qu'ils me permettaient de rester affûté physiquement et mentalement.
Voici un exemple de défis physiques réalisés au cours des 15 dernières années:
100 pompes par jour pendant 1 an
100 squats par jour pendant 1 an
Faire un triathlon
Participer à au moins une compétition de JJB / Grappling par an
Faire 10 deadlifts avec le double de mon poids de corps
Tenir 4 minutes en apnée
Aller chez ma mère en vélo (350km) en 2 étapes
Ce ne sont que des exemples.
Ce qu'il faut en retenir, c'est que pour certains, cela demande du travail en amont, comme la préparation d'un triathlon, d'une compétition de JJB ou d'afficher un physique écorché digne d'une scène de culturiste.
Pour d'autres, il s'agit d'agir quotidiennement de manière disciplinée (100 squats par jour).
Au fil des années, certains de ces challenges sont devenus une partie de ma vie. Les pompes quotidiennes font partie de mon rituel. Je n'ai pas besoin d'y réfléchir. Je les fais. Un point c'est tout.
Si tu te demandes comment j'ai fait pour avoir des pectoraux développés, je suis sûr que faire 50 à 100 pompes par jour pendant 10 ans a certainement joué un rôle.
Comment fais-tu pour tenir ce rythme?
C'est vrai que pour certains, ce rythme, tenu sur le long terme peut paraitre incroyable.
Plusieurs facteurs entrent en jeu et je pourrais écrire un article pour chacun d'entre eux.
Le tout premier est: l'habitude!
Quand tu as l'habitude de faire quelque chose depuis l'enfance, ton corps trouvera ce rythme comme normal.
Ensuite: le repos.
Je ne l'ai pas toujours mis en priorité. Une grande erreur qui m'a valu des déboires, des pépins physiques, des blessures.
L'alimentation.
Trop négligée jusqu'à mes 25 ans.
L'amélioration de la qualité de mes aliments, au quotidien, a eu un impact retentissant sur ma récupération, mon apparence physique et la capacité à répéter les efforts.
Les compléments alimentaires.
Il a souvent été difficile de me nourrir (au sens d'apporter des nutriments) à la hauteur de ce que je dépensais. Et je suis par moment tombé dans des états de carences.
Bien que mon approche "food first" (aliments en premier) soit louable, à un moment donné, il faut savoir reconnaitre quand on a besoin d'un coup de main.
La musculation, encore et toujours!
Lorsque je réalise mon objectif d'avoir un physique écorché pour mes 40 ans (2021), je découvre grâce à Fabrice Vivier, collègue naturopathe et bodybuilder naturel expérimenté, une approche vraiment millimétrée de l'entrainement physique lors d'un suivi de 4 mois.
C'est comme si je découvrais un nouveau monde, comme si je n'avais qu'effleuré du bout du doigt mon vrai potentiel au cours des 20 dernières années.
Je me rends compte que ce qui m'a permis d'avoir un bon physique jusqu'à présent n'était que le fruit du volume d'entrainement effectué et non d'un savoir faire, d'une compréhension profonde du fonctionnement de mon corps.
Le temps sous tension, la phase excentrique, la connexion "cerveau muscle", des notions que je connaissais et que j'avais pratiquées évidemment mais jamais avec un tel niveau de conscience, ni sur une telle durée.
Parce que la réalité est là:
Tu dois passer du temps dans ce que tu veux développer pour en retirer des résultats, dans la mesure où tu fais bien les choses.
Et Maintenant?
Nous sommes en 2024 au moment où j'écris cet article, qui commence à être long...
Après avoir testé la capoeira pendant 2 ans, je reviens à mes basiques.
Je m'entraine 6 jours sur 7, à raison d'un à trois entrainements par jour.
Je me suis lancé dans l'aventure du triathlon en 2023, ce qui nécessite des entrainements réguliers en course à pied, cyclisme et natation.
En parallèle, je maintiens au moins une session de JJB par semaine.
De plus, je réalise une session de musculation d'environ 30 minutes par jour, 6 jours sur 7.
Pour conclure
A 42 ans passés, je me rends compte que j'ai fait un paquet de choses.
Cependant, je ne vais pas m'arrêter en si bon chemin.
J'imagine qu'à l'avenir, certaines activités disparaitront de mon planning, de nouvelles apparaitront, de nouveaux défis viendront décorer mes années.
Mais le plus important, je continuerai de faire de l'activité physique pour moi, pour le goût de l'effort, pour la découverte et l'expression de mon potentiel.
Maintenant, à toi de me dire pourquoi tu fais du sport.
Quelle est ta pratique physique préférée?
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